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Le blog de francois-mabille.over-blog.fr

Quel rôle politique pour le pape François ?

20 Mars 2013, 11:38am

Publié par francois-mabille.over-blog.fr

interview donnée à RFI mardi 19, après l'homélie du pape :

http://www.rfi.fr/europe/20130319-pape-francois-vatican-rome-jean-paul-ii-benoit-xvi

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Le pape François : retour sur une élection

16 Mars 2013, 15:07pm

Publié par francois-mabille.over-blog.fr

L’Eglise catholique s’est donné un nouveau pape : un Argentin succède à un Allemand sur le trône pontifical. Nouvelle personnalité, nouveau style et … nouvelle polémique. Quelques éléments de clarification. Premier constat : les cardinaux ont pris acte du déplacement de centre de gravité du catholicisme. Ce qui était attendu et prévisible se réalise : le nouveau pape n’est ni italien, ni même européen. Pour les Italiens, cette élection marque définitivement la prééminence des cardinaux italiens. Elle signifie également une lassitude des cardinaux devant les « combinazione » à l’italienne qui marquent la conférence épiscopale italienne et ses rapports ambigus au pouvoir politique italien. Pour les Européens, l’arrivée du pape François représente l’épuisement définitif du catholicisme en Europe : les thématiques du déclin, de la sécularisation sont désormais trop particulières au continent pour représenter l’ensemble des enjeux mondiaux du catholicisme. Le catholicisme européen se marginalise au sein même du catholicisme mondial : il devient un dossier à traiter, non un exemple à suivre ou un problème pertinent à l’échelle internationale. Second constat : le pape est marqué par son expérience argentine. Ce pays de 40 millions d’habitants est catholique. Expérience forte et différente de celle de son prédécesseur. Avantage : François vient avec des expériences pastorales qui le différencient des Européens. Limite : tout comme Jean-Paul II, extrêmement marqué par son expérience polonaise trop vite érigée en modèle global pour le catholicisme, il y a un risque pour le nouveau pape à juger du catholicisme mondial à l’aune de sa seule expérience. L’universalité est une quête, voire une utopie, et non un acquis. Troisième constat : le pape est un jésuite : il est religieux et son style s’en ressent. Pour qui connaît de l’intérieur les congrégations, les images télévisées retransmises rappelaient très fortement les propos d’un père abbé à ses frères, beaucoup plus que l’attitude d’un évêque à l’égard de ses prêtres. A confirmer. Quatrième constat : le traitement de l’information religieuse est souvent caricatural et folklorique. L’élection n’a pas échappé à la règle. « Le pape des pauvres » est une expression qui ne signifie rien. Le catholicisme a été traversé par de nombreux courants, divisés en tendances, agités de débat au sujet de la lutte contre la pauvreté et le sous-développement, et ce depuis les années 60. De l’assistancialisme aux théologies de la libération, de l’aide charitable à l’aide au développement, de l’aide personnalisée à l’action de conscientisation et de changement de « structures », les options furent nombreuses, parfois encouragées par le Saint-Siège, souvent blâmées également. L’expression « pape des pauvres » est pour l’instant trop générale pour être significative ; sa valeur de symbole est indexée à ce jour à un style, pas encore à une pensée structurée. Cinquième constat : le pape est rattrapé par une polémique. Nos sociétés sont des sociétés de l’information généralisée et immédiate ; le souci de transparence est fort. Le travail de la mémoire permanent. Cette affaire soulève dans l’immédiat une première question : celle du processus d’élection du pape, de la connaissance que les cardinaux ont réellement des uns et des autres, de l’effet de groupe que créent les congrégations : quelle rationalité dans la prise de décision ? Seconde question : comment sortir de ce début de polémique ? Les dénégations du porte parole du Vatican risquent de ne pas suffire. En France, des organisations comme l’ACAT, ou comme le CCFD qui aida Esquivel, prix Nobel de la paix, ont travaillé de longue date, et pendant la période incriminée, avec ceux qui sauvèrent l’honneur des catholiques argentins. Des informations et prise des parole seraient les bienvenues de leur part.

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Regard prospectif sur les religions dans le monde

10 Mars 2013, 22:47pm

Publié par francois-mabille.over-blog.fr

 

Revue futuribles, n° 393, march 2013

Regard prospectif sur les religions dans le monde

Dans ce numéro de mars-avril 2013 que Futuribles consacre très largement à l’impact social et politique des religions, François Mabille dresse un panorama de l’évolution récente des religions dans le monde et présente quelques scénarios d’avenir possible pour plusieurs d’entre elles. Il commence par rappeler quelles sont les religions numériquement dominantes dans le monde (christianisme, islam, hindouisme…), quelle est leur répartition géographique et comment elle a évolué depuis près d’un siècle. Il souligne au passage les difficultés inhérentes à de telles évaluations statistiques dont les données peuvent être incomplètes, biaisées ou masquer des évolutions plus subtiles.

Puis François Mabille analyse quatre grandes tendances qui se sont affirmées en matière de mondialisation des présences religieuses : le retour du religieux à l’agenda politique, l’élargissement du spectre des mouvements religieux, le rôle politique croissant des diasporas religieuses, et la vitalité à la fois de l’islam et du christianisme ; autant d’évolutions qui compliquent les processus possibles de sécularisation. L’auteur propose enfin trois coups de projecteur sur l’avenir respectivement du catholicisme (« de la crise à la décadence ? »), de l’islam (« sécularisme, fondamentalisme ou libéralisme ? ») et du bouddhisme revisité à l’occidentale.


Pour lire l'article complet

http://www.futuribles.com/fr/base/revue/393/regard-prospectif-sur-les-religions-dans-le-monde/

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Guerre et religion : entre enjeu scientifique et défi diplomatique - article paru dans Diplomatie, n°13, février - mars 2013

9 Mars 2013, 12:31pm

Publié par francois-mabille.over-blog.fr

La réalité de la conflictualité est toujours malaisée à aborder. D’une part, la notion de conflit fait l’objet de controverses ; d’autre part, l’insistance sur la persistance de conflits dans le monde occulte une autre réalité, tout aussi importante : celle des sorties de crise ou de guerre. Or les deux aspects doivent s’appréhender globalement. Selon l’UCDP Conflict Encyclopedia réalisée par le Peace and Conflict Department de l’université d’Uppsala, il y aurait eu en 2011 27 conflits infra-étatiques, 1 conflit inter-étatique et 9 conflits  en cours d’internationalisation. A ce constat, les chercheurs suédois ajoutent une tendance inquiétante : alors que depuis la fin de la guerre froide, le nombre d’accords de paix avait augmenté (Mozambique, Guatemala, Libéria, Bosnie, Irlande du Nord…), on assisterait depuis 2008 à une inversion de la tendance, désormais, les accords de paix sont revenus à leur seuil des années 70, selon Peter Wallensteen, qui donne l’exemple de la Syrie comme type même de défi posé à la communauté internationale

Parmi ces conflits, quels sont ceux qui sont de nature religieuse ?

pour en savoir plus : http://www.librairie-la-geographie.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=16009&type=478&code_lg=lg_fr&num=41


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renonciation de Benoît XVI : geste politique ou spirituel ?

6 Mars 2013, 21:19pm

Publié par francois-mabille.over-blog.fr

La renonciation de Benoît XVI a pris de court les catholiques et l’ensemble de l’opinion publique. Depuis la parution de son livre d’entretiens, Lumière du monde, cette renonciation, qu’on appellera plus communément démission, faisait toutefois partie des scénarios prévisibles. On souhaiterait ici proposer une interprétation du geste bénédictin, puis s’interroger sur ses conséquences dans la vie de l’Eglise

Lumière du monde est un ouvrage passionnant, dans lequel le pape se livre avec une grande probité intellectuelle et y dévoile une indéniable naïveté. S’y affirment à la fois un inventaire du pontificat précédent, un passage en revue des actes marquants de sa propre mission en cours avec des aveux d’échec ou de naïvetés. Pour la première fois, Benoît XVI revient sur le rôle du pape et opère une désacralisation de sa fonction. Réaffirmant les limites à l’infaillibilité pontificale, il distingue entre le pouvoir, qu’il dit refuser, et une autorité, qu’il accepte en la référant à l’expression de l’ensemble de l’Eglise catholique, et plus globalement dans une perspective d’unité des chrétiens. Le pape se prononce également pour une expression plus limitée et moins émotionnelle du souverain pontife. Le rejet d’un culte de la personne, fondée sur le charisme personnel et l’émotionnel, transparaît aisément dans les quelques lignes consacrées au JMJ. En contrepoint, on se souviendra de la veillée de prière célébrée par Benoît XVI à Lourdes. Dissociant sa personne de la fonction, Benoît XVI peut sembler privilégier le collectif sur la personnalisation de la fonction, tout en rendant implicitement hommage à Jean-Paul II.

 

C’est dans ce contexte de réévaluation de la fonction pontificale au sein de l’Eglise que doivent se lire les quelques lignes consacrées à une possible démission : « quand un pape en vient à reconnaître en toute clarté que physiquement, psychiquement et spirituellement il ne peut plus assumer la charge de son ministère, alors il a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer ».[1] Joseph Ratzinger, président de la commission théologique internationale au milieu des années, insistait davantage sur « l’Eglise mystère », que sur « l’Eglise, sujet historique ». Trente plus tard, et l’expérience de Jean-Paul II vécue, Benoît XVI met en exergue la seconde et voue son existence, dans la prière, à la première.

 

Ce geste a été dans l’ensemble bien reçu, à la fois par la communauté catholique et de manière générale, par l’opinion publique. Certains y ont vu un geste de modernité politique dans la gestion du gouvernement de l’Eglise. Très brièvement, on souhaiterait revenir ici sur les limites et incertitudes que ce geste engendre.

 

Premier constat : cette renonciation ne relève pas d’une réflexion collective, collégiale. Elle demeure un geste personnel, libre certes mais qui n’engage que son auteur. Telle est sa première limite. Cette renonciation, qui selon le cardinal Vingt-Trois « lève un tabou », signifie-t-elle que collectivement, les responsables de la hiérarchie catholique (évêques, cardinaux) vont prochainement encadrer dans le temps l’exercice de la mission pontificale ?

 

On est ici pour l’instant dans l’incertitude et devant deux scénarios.

 

L’incertitude concerne avant tout le sens du geste : soit il engage l’avenir de l’Eglise catholique, et c’est effectivement un geste politique qui fait entrer, tardivement, le catholicisme dans une certaine modernité politique. Soit il s’agit d’un geste personnel, et alors il relève d’une posture spirituelle référée à la personnalité du souverain pontife.

 

Passons aux scénarios pour un avenir proche.

 

Premier scénario : aucune réflexion collective n’est lancée, aucune décision ne vient confirmer le geste de Benoît XVI. Le geste devient alors un acte isolé et son interprétation peut se retourner en constat de faiblesse de Benoît XVI, ou en aveu d’incapacité de la curie à se réformer. Le risque est aussi de voir des supputations et des rumeurs entacher le futur pontificat : la moindre maladie, une avancée en âge deviendront autant de signes avant-coureurs d’une possible démission et donc des risques de déstabilisation du gouvernement de l’Eglise.

Second scénario : la hiérarchie catholique fixe un terme à la fonction pontificale, en prenant pour terme l’âge limite pour les évêques  (75 ans)  ou celui des cardinaux électeurs (80 ans), avec le risque certain de banaliser la représentation du Souverain Pontife. Décision qui fait entrer l’Église dans la modernité, décision qui désacralise la fonction pontificale, cette renonciation pose, on le voit, des questions plus profondes de gouvernance même de l’Église.

 

 

 

 



[1] Lumière du monde. Paris : Bayard, 2010. P. 51.

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les sociétés au risque des conflits

6 Mars 2013, 21:02pm

Publié par francois-mabille.over-blog.fr

NOUVELLE PUBLICATION : http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-societes-au-risque-conflits.html

 

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